Adam de la HALLE

Né à Arras vers 1245 — mort vers 1288 (Naples ?). Trouvère.

Fils d'un Maître Henri le Bossu, surnommé « de la Halle » sans qu'on sache pourquoi (on peut supposer qu'il ne voulait pas porter un nom évocant une disgrâce corporelle). Dans la  « Chanson du roi de Sicile », Adam de la Halle évoque son nom :On m'appelle Bochu, mais je ne le suis mie !. On le nomme encore « d'Arras » ou simplement  « Maître Adam ».

Il aurait étudié à l'abbaye cistercienne de Vauchelles.

Il devient assez jeune un des touvères les plus appréciés d'Arras, il est un partenaire de Jehan Bretel (mort en 1272), qui le tenait en haute estime.

Vesr 1270, tournant définitivement le dos à une carrière ecclésiastique,  il épouse une nommée Maroie Le Jais, et s'installe à Douai, en raison de difficultés avec la trésorerie d'Arras.

En 1274 il est de retour à Arras, et crée Le Jeu de la feuillée.

Grâce à une bourse, il peut étudier à Paris,où il obtient le titre de Maître ès arts.

Vers 1280, il entre au Service du Comte Robert II d'Artois, le neveu de saint Louis. Vers 1283 il est dans sa suite quand, il se rend à Naples, pour soutenir le Comte d'Anjou aux prises avec la « Révolte des Vêpres siciliennes » (soulèvement en Sicile, en 1282, contre la domination française). Adam y fait représenter à la cour de Charles d'Anjou Le Jeu de Robin et de Marion. Il met en chantier la geste de Charles, roi de Sicile.

Il est certainement mort à Naples en 1287, comme l'indique l'explicit de la copie datée de la Chandeleur 1288 du Roman de Troie par Jehan Mados (ou Madot), son neveu (le fils de la sœur d'Adam) : ses oncles Adans li Boscus … laissa Arras, ce fu folie, car il est cremus et amés. Quant il morut, ce fu pitiés.

L'auteur supposé apocryphe (par ceux qui n'attribuent pas le  « Jeu du Pélerin » à Adam), prétend s'être rendu sur la tombe d'Adam de la Halle à Naples. Ce jeu pourrait nous être parvenu de plusieurs mains, comme les sont d'autres œuvres, comme « La chanson du roi de Sicile ».

Un rôle de dépenses de la Couronne britannique, de la Pentecôte 1306 signale un « Maître Adam le Boscu, ménestrel », présent à l'adoubement du prince Édouard à Westminster.

Le débat reste ouvert sur cette question, et sur la réalité du personnage.