Guillaume IX d’Aquitaine
naît en octobre 1071.
Duc d’Aquitaine et comte de
Poitiers, Guillaume IX est très riche et rustre, il se vautre dans le stupre et les plaisirs à sa cour, s’empare des terres de son voisin parti en croisade ! En 1101 il se croise à son tour avec
30 000 hommes dont tous meurent, il rentre en 1102 et recommence sa vie de plaisirs. Sa femme Ermangarde d’Anjou, sans cesse trompée, divorce et Guillaume est excommunié. Le second mariage
d’Ermangarde échoue alors elle se retire dans la cité monastique de Fontevrault dirigée par une supérieure. Elle y est rejointe par Philippa la seconde femme de Guillaume qui y conduit sa fille
Aldéarde. D’autres suivent, toutes les mal-aimées de Guillaume fuient à Fontevrault !
Guillaume s’en moque
d’abord. Puis tout penaud, s’en chagrine. Miracle ! Guillaume le rustre aux écrits hardis devient Guillaume le délicat. Il se met à écrire des poèmes où la femme aimée devient l’inaccessible,
n’acceptant que les purs hommages de son chevalier, de son amoureux qui peut soupirer sa vie entière sans récompense ! Principe d’amour inédit : partant de la certitude que le sentiment amoureux
s’éteint dès qu’il est satisfait. L’imaginaire de l’acte se transforme en « joy »
Les relations entre hommes
et femmes sont totalement inversées !
L’homme est capable d’aimer
à la perfection et cet amour sans défaut, porte le nom de « fin’amor »
Guillaume IX devient notre
premier poète occitan de poésie courtoise, il est troubadour et définit les règles du trobar (poème chanté). Il est imité dans le nord de la France où le troubadour s’appelle trouvère, son chant
est plus doux, plus léger (trobar leu) Dans le midi, le trobar clus recherche les sonorités qui frappent l’oreille et produisent un certain hermétisme alors que le trobar ric (riche) est fait de
mots recherchés, de tournures rares et élégantes.
Seulement onze pièces et des
chansons nous sont parvenues.
Guillaume en fin de vie se
consacre à la religion et meurt en février 1127.